Qu’est ce que la laïcité ?

Dans la plupart des nations, les Hommes sont libres d’adhérer à la croyance de leur choix. Ainsi se côtoient christianisme, islam et même athéisme sans aucune intervention de l’État. Toutefois, cette situation est le fruit d’une multitude de bouleversements. En réalité, l’autorité publique était plutôt régie par un pouvoir de droit divin. Cependant, au fil du temps, la laïcité a su s’imposer et permettre un pluralisme religieux. Que faut-il donc réellement savoir sur cette notion ?

La genèse de la laïcité en France

En réalité, la liberté d’exercer la religion de son choix n’était pas innée aux citoyens français. La séparation de l’Église et de l’État a plutôt été un processus qui s’est étendu sur plusieurs périodes.

Sous l’Ancien Régime

Apparue durant la période de la Révolution française, la laïcité a marqué un véritable tournant dans l’organisation socio-politique du royaume. Il faut savoir que depuis 498, avec le baptême du roi Clovis, le pouvoir politique était de droit divin. Toute action du souverain devait impérativement obtenir l’aval de l’Église. De même, il revenait au pape d’introniser tout nouveau monarque. En cette période, la seule religion autorisée était le catholicisme et toute tendance ou orientation contraire est réprimée.

La période révolutionnaire

Cette situation perdurera jusqu’au 26 août 1789, date de promulgation de la Déclaration des Droits de l’Homme. Cette charte établit alors le principe de la liberté d’opinion tant politique que religieuse. Bien entendu, cette décision n’emporte pas l’adhésion du pouvoir ecclésiale, qui doit prêter serment à la constitution civile française.

Le droit de divorcer est reconnu aux citoyens et la gestion de l’état civil est confiée aux officiers publics. Aussi, certains délits religieux tels que le blasphème ou l’hérésie sont supprimés. Cela conduit alors à une division entre partisans de l’Église et ceux de l’État. Néanmoins, en 1795, la séparation de l’État et de l’Église est officiellement proclamée en France.

Le concordat

Afin de calmer les tensions entre les deux pouvoirs, Napoléon signe un concordat en 1801 avec le pape. Les prêtres deviennent alors des salariés de l’État et le fonctionnement des congrégations religieuses s’apparente à un service public. En 1850, l’Église s’implique plus activement dans l’enseignement primaire public dont elle a le monopole.

Cependant, elle perdra ce privilège dès 1882 où l’éducation nationale sera à nouveau gérée par l’État. Plus tard, le laïcisme s’étendra à toute la République. Les crucifix sont retirés des lieux publics et les congrégations religieuses doivent avoir un agrément pour enseigner. Il en sera ainsi jusqu’en 1904, où les rapports entre la France et le Vatican seront dissouts.

La loi de 1905

Un an après cette rupture, la fameuse loi du 9 décembre 1905 sera votée. Selon cette disposition, aucun culte ne sera reconnu ni subventionné en France. Chaque congrégation religieuse devra financer ses activités ainsi que ses constructions. Toutefois, il faudra attendre octobre 1958 pour que le principe de la laïcité soit intégré dans la constitution. Néanmoins, en dépit des évolutions de la société française, la loi de 1905 est toujours en vigueur.

Quels sont les fondements de la laïcité ?

Comme toute chose, la laïcité fonctionne sur la base de certains principes. Au nombre de trois, ils constituent le fondement même de cette liberté de religion. Il s’agit notamment de :

  • La liberté d’opinion religieuse
  • La séparation des institutions publiques et religieuses et
  • De la parité de tous devant la loi.

Chacun de ces principes accorde à tout citoyen le droit au pluralisme religieux. La violation de ce droit pouvant être passible de graves sanctions judiciaires, nul ne peut y déroger. Par ailleurs, il faut reconnaître que la laïcité présente bien des avantages.

Les atouts liés à la laïcité

Comme vous vous en doutez, la liberté de religion présente de multiples avantages. L’un des principaux est justement la tolérance vis-à-vis de l’autre. Chacun étant libre de ses croyances, il est plus facile d’accepter son prochain en tant qu’individu. Cela évite de facto les conflits inter-religieux.

Seul l’intérêt général prime dans la société. De plus, les convictions religieuses relevant du domaine privé de chacun, le vivre ensemble est d’autant plus valorisé. La confrontation des dogmes théologiques s’avère alors plus constructive. Par conséquent, les particularités propres à chaque école sont délaissées pour ne retenir que les points communs.

La laïcité dans la société

Comme vous le savez, certains livres religieux prescrivent la séparation avec les impurs. Sont considérés comme impurs tous ceux étant d’une appartenance religieuse différente à la sienne. De ce fait, les principes de la laïcité sont difficilement assimilables par ces personnes.

Dans les écoles par exemple, des enseignants sont en permanence contredits par certains de leurs élèves. Ceux-ci estimant que leur religion est la seule choisie par Dieu. Face à cette situation, des équipes laïcité et fait religieux ont été créées. Elles soutiennent les enseignants et les forment à réagir de façon adéquate face aux cas d’atteinte à la laïcité.

Loin d’être anodin, la séparation de l’État et de la religion est une avancée historique. En effet, cette notion constitue un important vecteur de paix et de cohésion sociale.